IRSST : 45 ans de science pour protéger les milieux de travail

En 45 ans seulement, l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) s’est créé une réputation d’excellence qui dépasse largement les frontières du Québec.

Aujourd’hui, les chercheuses et chercheurs tout comme les professionnelles et professionnels scientifiques de l’Institut sont des experts reconnus, dont plusieurs siègent à une quinzaine de comités internationaux, invités à définir des normes comme ISO ou ASTM dans autant de secteurs d’activité. Par exemple, un toxicologue de l’IRSST participe à l’instance de l’OMS qui définit les cancérogènes probables ou avérés, alors que d’autres membres du personnel contribuent à définir les normes sur le bruit et les bouchons d’oreille, les harnais de sécurité, ou encore les isocyanates. « Nous sommes des partenaires recherchés et avons clairement notre place parmi les organisations de tête en santé et sécurité du travail (SST) » souligne la présidente-directrice générale de l’Institut, Lyne Sauvageau

L’excellence et la réputation constituent également d’importants leviers pour aviver la recherche. « Quand on regarde la part que les chercheuses et chercheurs du Québec obtiennent en SST des organismes subventionnaires fédéraux, on surperforme. Nous obtenons deux fois plus de subventions que ce que nous devrions normalement attendre, tous domaines de recherche confondus », se réjouit la PDG.

L’IRSST soutient la relève scientifique en SST depuis sa création. « Nous avons financé environ 700 candidates et candidats aux programmes de bourses jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, toutes ces personnes ayant en commun d’avoir été boursiers et boursières de l’IRSST se retrouvent partout, dans tous les secteurs, ici comme à l’international, et composent une communauté qui contribue à la culture élargie de la santé et sécurité du travail », explique Lyne Sauvageau.

Ces 45 années d’histoire ont été fertiles. Peu après sa création, l’IRSST publiait le rapport Spitzer, démontrant que 77 % des coûts d’indemnisation provenaient de 7 % souffrant de maux de dos, ce qui a révolutionné l’approche de prise en charge de l’ensemble des troubles musculosquelettiques au Québec. Puis, dès 1992, l’Institut entreprit une série de recherches sur les métiers de l’environnement, de la collecte des ordures aux risques biologiques qui leur sont associés. Vinrent aussi la protection respiratoire, la question des vibrations, la mise au point de tests de laboratoire sur la résistance des matériaux, des études sur l’ergonomie et sur la manutention, pour ne nommer que ceux-là.

Le monde change vite, les milieux de travail aussi. Toujours à l’avant-garde et à l’écoute des besoins réels, l’IRSST se penche par exemple aujourd’hui sur le confort des équipements de sécurité. « Les travailleuses et travailleuses ne porteront pas les meilleures protections au monde si elles ne sont pas confortables, précise Lyne Sauvageau. Parfois, il faut aller dans le fondamental pour mieux se connecter avec le réel, le pratico-pratique, comme c’est actuellement le cas avec l’étude des meilleurs matériaux pour les protecteurs auditifs. Le climat, l’intelligence artificielle, les batteries lithium-ion, l’hydrogène, l’arrivée de centaines de nouvelles molécules chimiques obligent à une adaptation d’une vitesse incroyable pour protéger nos travailleuses et travailleurs. Un des défis d’une organisation comme la nôtre dans un monde en transformation, c’est de rester à l’affût, de prendre un peu d’avance et de ne surtout pas attendre que les problèmes émergent en gros volume dans les milieux de travail pour développer notre expertise, et l’IRSST est agile à le faire », affirme la PDG.

Si le passé est garant de l’avenir, les personnes engagées et rigoureuses qui travaillent à l’IRSST continueront de se retrousser les manches dans les prochaines décennies et d’obtenir des résultats qui feront encore avancer la santé et la sécurité du travail.

Une nouvelle série télé pour explorer le lien entre science et santé et sécurité du travail

Dans le contexte des 45 ans de l’IRSST, une série télé, composée de sept courts épisodes, illustre comment la science et la recherche ont été à l’origine de grandes percées en matière de santé et sécurité du travail.

Intitulée Parlons job, la science derrière la santé et la sécurité du travail, la série montre, au moyen d’images d’archives, la contribution d’historiens et de scientifiques sur l’évolution de la santé et la sécurité du travail au fil des décennies.

Rappelons qu’il fut un temps où risquer sa vie pour la gagner n’était rien d’autre qu’une fatalité, comme ces 76 ouvriers tués dans l’effondrement du pont de Québec en 1907. Ou encore le tabou entourant la santé mentale au travail, qui a longtemps perduré. En quelques décennies, grâce notamment aux travaux de scientifiques, la santé et la sécurité du travail a heureusement fait des pas de géant, dont ces émissions rendent compte. On y découvre entre autres la mobilisation extraordinaire des scientifiques de l’IRSST lors de la pandémie de la COVID-19, la naissance de la toxicologie industrielle, l’épidémie de maux de dos, ou encore l’omniprésence du bruit qui rend sourd dans certains milieux de travail.

Chacune des émissions s’intéresse tant au volet historique que scientifique. « Sur le plan visuel, le résultat est très beau et les images d’archives provenant de diverses sources nous offrent un éclairage précieux sur l’histoire du monde du travail au Québec, explique Noémie Boucher, directrice du Service des communications et des relations publiques de l’IRSST. Les connaissances scientifiques ont fait évoluer les milieux de travail, soit pour mieux protéger les travailleurs et travailleuses, soit pour éliminer certains risques. C’est le message que chaque capsule souhaite transmettre. »

L’ensemble de la série est diffusé sur Savoir média depuis novembre 2025 et restera en ligne durant environ cinq ans.