Les rôles entrecroisés de la Direction et du Service de la recherche de l’IRSST
Par Guy Sabourin
16 septembre 2025
Illustraiton : Yves Boudreau
Acquérir des connaissances pour prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles ainsi que pour favoriser la réadaptation durable en emploi, voilà en résumé en quoi consiste le mandat de la Direction et du Service de la recherche de l’IRSST. Comment s’y prennent-ils pour accomplir cette mission ?
La Direction de la recherche, sous la gouverne du directeur scientifique Alain Marchand et avec le soutien de son adjointe, Sophie De Serres, se structure en deux unités : le Groupe de connaissance et surveillance scientifique (GCSS) et le Service de la recherche.
Le GCSS repère les bonnes pistes
Les cinq membres du groupe produisent, élaborent, analysent et diffusent des indicateurs scientifiques basés sur des données existantes concernant les lésions professionnelles et l’exposition aux risques des travailleurs et travailleuses. Le travail du groupe soutient les orientations de l’IRSST. « Nous aidons ainsi l’organisation à déterminer quels sont les enjeux importants et les sujets et thèmes où l’on devrait investir en recherche, précise Alain Marchand. En essayant de découvrir quels sont les différents déterminants des lésions et des accidents professionnels, le travail de ce groupe conduit éventuellement à des recherches ou encore à la découverte de nouveaux risques. »
Le GCSS est également responsable d’un observatoire sur les statistiques et sources de données, l’ObervatoireSST, il sera officiellement lancé le 18 septembre 2025. Cette plateforme interactive dynamique permettra de consulter des données sur les lésions professionnelles au Québec et un catalogue de sources de données administratives et d’enquêtes pouvant leur être appariées.
Le Service de la recherche produit de nouvelles connaissances scientifiques
Souhaitant que les études se déroulent dans les meilleures conditions possibles, le Service de la recherche maintient un environnement favorable pour les 24 chercheuses et chercheurs, les 23 membres de l’équipe professionnelle de recherche, permanents et contractuels, les 2 techniciens et les 15 à 20 stagiaires qui effectuent une maîtrise, un doctorat ou un postdoctorat.
« Nous nous assurons que les scientifiques sous notre responsabilité disposent des ressources humaines, matérielles et financières, ainsi que des conditions optimales pour réaliser leur travail », résume la directrice du service, Geneviève Pinard. Dans les coulisses de la recherche scientifique, une multitude de tâches essentielles assurent le bon fonctionnement des travaux, souvent loin des feux de la rampe. Cela signifie, entre autres, recruter, engager, encadrer et évaluer les membres du personnel qui font avancer les travaux, gérer les budgets alloués aux services et équipements nécessaires, organiser les laboratoires et espaces de recherche pour répondre aux besoins spécifiques des équipes, explorer les différentes sources de financement d’organismes subventionnaires, et enfin, accompagner les chercheuses et chercheurs dans la préparation et la soumission de projets à des concours de financement. Et tout cela se déroule dans le cadre strict du budget annuel dont dispose le service. « Nous nous assurons aussi de créer un environnement favorable à la formation d’équipes multidisciplinaires cohérentes », précise la directrice. « Nous amenons les différentes disciplines représentées à l’IRSST à travailler ensemble de manière, je dirais, un peu plus approfondie, avec un regard plus large sur les différents problèmes qui nous intéressent », ajoute Alain Marchand.
Des discussions avec plusieurs instances
Alain Marchand, Geneviève Pinard et Bertrand Galy, ce dernier étant directeur des opérations du Service de la recherche, représentent l’IRSST à divers comités scientifiques, stratégiques, de normalisation et réglementaires. Il s’agit d’échanges et d’ententes avec des organismes internationaux, comme l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS – France), l’International Commission on Occupationnal Health (ICOH), le National Research Center for the Working Environnement (NFA – Danemark) et le Réseau international francophone de recherche en santé et en sécurité du travail (RIF-RSST). Il en va de même avec des organismes nationaux, dont l’Institute for Work and Health (IWH – Ontario), la CNESST, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), l’Institut national de santé publique (INSPQ), l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), les directions régionales de santé publique au travail et les associations sectorielles paritaires (ASP).
Comment prioriser les recherches
La Direction et le Service de la recherche collaborent étroitement avec le conseil scientifique de l’IRSST pour élaborer les priorités de recherche annuelles. Bien que certains projets puissent s’en écarter, tous s’inscrivent dans le cadre de référence scientifique de l’Institut. Les thématiques des recherches que mènent les chercheuses et chercheurs de l’Institut émergent tant des dynamiques internes (expertises de l’équipe, veille scientifique, collaborations et participation à des événements scientifiques) que des orientations stratégiques de la Direction de la recherche ou de demandes provenant de partenaires. « En effet, dans le cadre de notre mission de soutien à l’avancement des connaissances en SST, nous recevons régulièrement des sollicitations de partenaires institutionnels, notamment la CNESST et les associations sectorielles paritaires (ASP), pour la réalisation d’expertises ou de recherches de diverses envergures, explique Geneviève Pinard. Ces demandes, qui font l’objet d’une évaluation rigoureuse de notre part, sont priorisées en fonction de leur pertinence stratégique, puis orientées vers les chercheuses et chercheurs de notre équipe possédant l’expertise demandée. »
C’est ainsi que le Service de la recherche pilote annuellement environ 80 recherches (auxquelles participe au moins un membre de l’équipe) à différents stades de réalisation et environ 65 expertises.