Trois travailleurs restent coincés lors d’un incendie

En janvier 2020, trois travailleurs manquent à l’appel à la suite d’un incendie sous terre qui a causé une propagation rapide de la fumée. Les travailleurs ont finalement été évacués grâce au travail efficace des sauveteurs miniers.

Vers 11 h 30, durant le quart de jour à la mine Westwood, en Abitibi-Témiscamingue, un travailleur finalise le déblayage de la volée du niveau 148 à l’aide de la chargeuse-navette. Il voit alors une alarme indiquant une surchauffe de l’huile de transmission, et il constate que les ventilateurs de refroidissement situés à l’arrière de la chargeuse-navette cessent de fonctionner. Le travailleur se rend au garage pour réinitialiser le disjoncteur des ventilateurs, et ceux-ci redémarrent.

En revenant de sa pause dîner, le travailleur continue de s’affairer à ses tâches. Tout à coup, le moteur de la chargeuse-navette s’éteint et il aperçoit une flamme à l’avant de celle-ci. Un incendie se déclenche sur la chargeuse-navette CN-312, située dans le travers-banc du niveau 163 de la mine Westwood. L’opérateur de la chargeuse-navette essaie d’éteindre l’incendie à l’aide d’un extincteur d’incendie portatif, mais sa tentative est vaine. Le système d’extinction automatique de la chargeuse-navette est alors actionné, mais l’incendie n’a pas pu être maîtrisé. Celui-ci, qui devient de plus en plus important, provoque une propagation de fumée partout à ce niveau de la mine. Les deux travailleurs réalisent rapidement que l’incendie est hors de contrôle. Ils discutent alors de l’emplacement qu’ils devraient choisir pour s’abriter.

Ils sont d’avis que la tente de survie est trop éloignée et que, de toute façon, elle se trouve dans la direction où se propage la fumée. L’opérateur de la chargeuse-navette et l’opérateur d’un camion situé non loin de l’incendie se dirigent donc vers le bas de la rampe, où se situe le boyau d’air comprimé, pour s’abriter. Ils utilisent l’air comprimé et leur couvre-tout pour se protéger de la fumée. Les travailleurs sont pris au piège dans la mine.

La propagation de la fumée d’incendie se poursuit vers le haut de la mine. Cela fait en sorte qu’un boulonneur situé à l’accès du niveau 148 est également coincé dans son espace de travail. Au début, il croit qu’il s’agit d’un boyau hydraulique fendu sur la boulonneuse. Il se déplace alors dans la rampe pour communiquer avec un autre mineur et il lui demande où est la tente de survie. La communication est rompue. Comme la fumée devient plus dense et qu’il ne trouve pas la tente de survie, le travailleur retourne à sa boulonneuse. Il utilise un sac de plastique pour se couvrir la tête et un boyau d’air comprimé pour respirer. Un foreur au diamant contacte la surface pour indiquer la présence de fumée sous terre. Vers 15 h 40, le gaz mercaptan est envoyé dans la ventilation et l’air comprimé de la mine souterraine. Les travailleurs présents dans la mine se rendent dans les refuges, sauf les trois travailleurs captifs. À 17 h 08, des sauveteurs miniers évacuent l’opérateur de la chargeuse-navette et l’opérateur du camion. À 19 h 20, le boulonneur est évacué vers la surface par des sauveteurs miniers. L’incendie est, quant à lui, maîtrisé par des sauveteurs miniers vers 22 h 20.

Quelles sont les causes?

D’abord, l’incendie incontrôlé sur la chargeuse-navette a causé un important dégagement de fumée à plusieurs niveaux de la mine. En effet, le tressage métallique du boyau du surplus de carburant non consommé par le moteur qui retourne au réservoir était très endommagé. Les trous sur le tressage ont probablement été créés par le frottement à long terme sur le châssis de l’équipement lorsque le moteur était en marche, ainsi que par un frottement répétitif sur une autre surface, dont des roches et de la boue accumulées. Ainsi, la fuite de carburant, la possible accumulation de matières combustibles dans le fond du plancher du compartiment moteur de même que la surchauffe de la transmission sont les causes de l’incendie sur la chargeuse-navette. Les techniques entreprises pour éteindre l’incendie n’ont, quant à elles, pas été suffisantes.

Par ailleurs, l’incendie incontrôlé de la chargeuse-navette a engendré la présence d’une grande nappe de fumée. Celle-ci était dense et s’est propagée rapidement dans les excavations souterraines. La propagation de la fumée dans les excavations souterraines du niveau 156 a empêché la localisation des tentes de survie par les travailleurs et a fait en sorte qu’ils n’ont pas pu aviser les gens à la surface de la situation urgente.

Lors de l’incendie, les trois travailleurs captifs ont dû improviser des moyens pour survivre. L’opérateur de la chargeuse-navette et l’opérateur du camion n’ont pas été en mesure d’utiliser la radio qui était dans la chargeuse-navette en flamme. Quant au boulonneur, il n’avait pas de radio sur son équipement.