Le Fonds et les partenariats de recherche de l’IRSST, un levier unique pour la recherche en santé et sécurité du travail
Par Max Hugny
23 décembre 2025
Illustration : Yves Boudreau
Au cœur de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), la Direction du Fonds et partenariats de recherche appuie l’avancement des connaissances et la formation de la relève scientifique dans le domaine de la SST.
La Direction du Fonds et des partenariats de recherche vient compléter les trois autres leviers scientifiques de l’Institut – la recherche, les laboratoires, la diffusion, la veille et la mobilisation des connaissances – pour soutenir le développement des connaissances en santé et sécurité du travail, puis pour favoriser leur transfert vers les milieux de travail.
Le Fonds chapeaute plusieurs programmes de financement : les subventions de recherche – qui peuvent être octroyées sur concours ou par un appel de propositions –, les bourses d’études supérieures et de formation postdoctorale, les partenariats financiers ainsi que les initiatives de mobilisation et de transfert des connaissances.
Or, « c’est rare de voir un institut scientifique qui fait de la recherche et qui en subventionne aussi ! C’est une spécificité de l’IRSST », souligne Michel Asselin, directeur du Fonds et des partenariats de recherche. Ce levier unique vise deux objectifs : contribuer à bâtir un écosystème de recherche en SST et répondre concrètement, avec une diversité d’outils, aux besoins des milieux de travail.
Bâtir un écosystème de recherche en santé et sécurité du travail
Le défi du Fonds et des partenariats de recherche, c’est l’ampleur même de la SST, qui couvre tous les secteurs d’emploi. Impossible donc d’effectuer toute la recherche à l’interne. Et pour les grands organismes subventionnaires, la SST est un domaine parmi d’autres. Avec son soutien financier et ses partenariats, le Fonds permet de mobiliser un vaste réseau de chercheuses et chercheurs issus des universités, des centres collégiaux de transfert technologique et des centres de recherche. « Avec nos fonds, on soutient plus de 150 chercheurs et chercheuses dans l’écosystème québécois », détaille Michel Asselin.
Les programmes de collaboration entre le personnel de recherche de l’IRSST et des partenaires externes favorisent également la diversité de ce réseau et la relève scientifique.
« Nos chercheuses et chercheurs agissent comme des catalyseurs. On a du personnel de recherche d’expertises extrêmement variées, couvrant toutes les grandes disciplines scientifiques. Et en travaillant avec des partenaires à l’externe, ils et elles suscitent des vocations », ajoute le directeur.
Le programme de bourses du Fonds et des partenariats de recherche renforce encore cet effet d’entraînement. Chaque année, une trentaine d’étudiantes et d’étudiants à la maîtrise, au doctorat et au postdoctorat choisissent de se spécialiser en SST. Ces personnes deviennent souvent, à terme, des collaboratrices et collaborateurs de l’Institut.
Les partenariats de financement soutiennent ce travail de maillage. Le Fonds collabore ainsi avec des organismes subventionnaires, des ministères, des entreprises ou des OBNL pour cofinancer des projets. « Là encore, on essaie de créer un effet de levier : avec un dollar investi, parfois on obtient pour deux ou trois dollars de résultats », souligne Michel Asselin.
Ces collaborations permettent d’aborder des enjeux plus vastes, comme les risques psychosociaux, en mutualisant les ressources et les expertises. L’Action concerté du Programme de recherche sur la santé psychologique au travail en est un exemple emblématique.
Des retombées concrètes pour les milieux de travail
Fort du principe de paritarisme fondamental de l’IRSST, le Fonds et les partenariats de recherche soutient toujours les travaux dans une perspective d’application concrète. Le conseil scientifique qui sélectionne les projets d’études réunit des représentantes et représentants des employeurs, des travailleurs et travailleuses, ainsi que du milieu scientifique pour s’assurer que les études financées auront des retombées réelles. « C’est ça, la force du paritarisme », rappelle Michel Asselin.
Les demandes peuvent d’ailleurs émerger directement du terrain : d’une association sectorielle paritaire, de la CNESST ou d’un autre partenaire du réseau SST. « Les milieux savent qu’ils peuvent toujours s’adresser à l’Institut. Nous, on trouve ensuite le bon moyen de répondre à leurs besoins », note le directeur. Les quatre leviers scientifiques de l’IRSST travaillent en étroite collaboration pour déterminer la meilleure façon de procéder. Parfois, une recherche appliquée s’avère nécessaire ; d’autres fois, il s’agit d’une mobilisation de connaissances existantes ou d’une expertise rapide.
L’IRSST cherche aussi à devancer les besoins de demain : par exemple, en se penchant sur la transition énergétique, l’intelligence artificielle ou encore l’adaptation aux changements climatiques.
Une petite équipe pour de grands résultats
C’est une équipe de six personnes qui orchestre la gestion du Fonds. Conseillères en gestion de la recherche et conseiller en développement de partenariats veillent à la rigueur des processus et à la qualité des suivis. Depuis 2022, cette équipe a travaillé d’arrache-pied pour mettre en place un tout nouveau système de soutien à la recherche, et a récemment opéré un virage vers une plateforme numérique pour gérer les programmes.
Pour les prochaines années, le Fonds mise sur la consolidation de son fonctionnement et sur la création de nouveaux partenariats pour appuyer sa mission de développement des connaissances en SST. « Notre rôle est très administratif, mais il est stratégique : sans le Fonds et les partenariats de recherche, plusieurs projets n’existeraient tout simplement pas », conclut Michel Asselin.
