Guillaume Nepveu : des formations immersives pour mieux se protéger

Par Gabrielle Fallu

21 janvier 2025

Photo : Collection personnelle

Dans un environnement de travail, les travailleuses et travailleurs peuvent être exposés à toute une gamme de risques. Comme la formation traditionnelle pour prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles peut elle-même présenter des risques, en plus d’être dispendieuse, la formation en réalité virtuelle peut présenter une avenue intéressante. Nous nous sommes entretenus avec Guillaume Nepveu, PDG de Chaac, une compagnie québécoise qui offre des formations en réalité virtuelle. Il nous parle de cette technologie qui, selon lui, révolutionne la santé et la sécurité du travail (SST).

M. Nepveu, comment a débuté votre réflexion sur la formation virtuelle en santé et sécurité du travail?

En 2009, j’ai été sollicité pour travailler sur un déversement de pétrole parce que j’avais des notions en systèmes d’information géographique. L’essentiel de mon travail était de recueillir des données sur le terrain et de les intégrer dans un système afin de créer des cartographies. Je suis alors devenu l’un des trois consultants spécialisés en la matière au Canada. En 2014, j’ai notamment travaillé sur l’accident à Lac-Mégantic. Durant cette période, il y a eu un autre déversement dans l’ouest du pays. Comme il y avait très peu de gens aptes à œuvrer dans ce domaine, je devais travailler à distance sur cet autre déversement. Je traitais donc des données sans entrer en contact avec les personnes qui les collectaient. J’ai réalisé qu’il y avait de plus en plus d’erreurs lors de la prise des données, ce qui causait un certain manquement au niveau de leur standardisation.

Ce sont donc ces erreurs qui vous ont mis la puce à l’oreille?

J’ai compris à ce moment-là que les gens sur le terrain sont très bons pour tirer des conclusions découlant de leurs collectes de données, mais qu’ils ont peu d’expérience dans la standardisation de celles-ci. De mon côté, comme je n’étais pas sur le site, je ne pouvais pas savoir si mon interprétation de la situation était juste. J’ai donc fondé Chaac en 2014 pour pallier ce problème. Avec mes collègues, on a d’abord créé une application pour aider les gens dans leurs opérations sur le terrain. Au fil du temps, on a évolué, notamment grâce à l’intégration des données fournies par des drones. En 2017, nos clients nous ont indiqué qu’ils avaient de plus en plus de problèmes à former leur personnel de terrain. Ils nous ont expliqué qu’il fallait parfois interrompre les opérations pour faire des formations, ce qui implique une logistique très complexe, car les formations peuvent présenter des risques. Comme nous avions déjà créé des images d’environnements en 3D, nous savions que nous étions aptes à relever le défi de les aider.

Quelle est la mission de votre entreprise en lien avec la SST?

Celle de créer des modules d’apprentissage forts pour les travailleuses et travailleurs, qui sont calqués sur de réels environnements de travail. Ainsi, ils apprennent comme s’ils étaient sur le terrain, mais sans les problèmes de logistique et les risques de blessures. Une personne qui donne des formations en SST comprend tout de suite les gains réels qu’une formation en réalité virtuelle peut apporter. Cette formation est beaucoup plus immersive et capte l’attention, contrairement aux formations données en classe avec un document PowerPoint. Elle a plus d’impact.

Comment arrivez-vous à rendre les formations réalistes sur le plan de la SST?

Pour obtenir un niveau de réalisme très élevé, on n’hésite pas à se rendre sur place. Ainsi, nous avons travaillé avec une compagnie ferroviaire qui avait des problèmes au niveau de l’aiguillage. Leurs équipements étaient abîmés, mais il était difficile de faire les réparations, car elles devaient être effectuées entre le passage de deux trains. Nous sommes donc allés sur le site et nous avons numérisé l’environnement de manière photoréaliste à l’aide de drones. Puis, avec des algorithmes, nous avons produit un modèle 3D. Nous avons ainsi recréé une gare de triage. En ce qui concerne les formations en santé et en sécurité de l’environnement, nous offrons un module qui se nomme « sensibilisation au travail en hauteur » qui dure de 1 à 2 minutes et qui met en situation un travailleur qui fait une chute de plus de 20 mètres.

Quels sont vos plans pour le futur?

Notre objectif actuel est de capter un maximum d’objets dans l’environnement proche de l’utilisateur afin d’accélérer la création de l’environnement 3D et d’améliorer au maximum son réalisme. Autrement dit, nous voulons « berner » l’utilisateur au maximum! (rires) Ce que je trouve beau, dans la vie, c’est qu’il y a toujours de petites imperfections, à gauche et à droite, dans l’environnement, comme une petite fissure sur un mur… C’est le genre de détail qui aide beaucoup à créer une immersion réaliste.

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