Le nouveau sécurimètre de l’IRSST

Par MAXIME BILODEAU

24 octobre 2023

Photo : IRSST

L’évolution du cadre normatif concernant les distances de sécurité avec les machines incite l’IRSST à proposer une nouvelle version du sécurimètre.

Cet outil, qui permet de s’assurer des dimensions sécuritaires de l’ouverture d’un protecteur, fait désormais référence à la norme ISO 13857. Ce faisant, l’Institut délaisse la norme canadienne CSA Z432, qui constituait le fondement des précédentes versions de ce populaire gabarit en plastique dont la forme imite celle d’un membre supérieur.

« Ce changement de référentiel comporte plusieurs avantages pour les personnes utilisatrices. La norme ISO 13857 tient par exemple compte de la forme des ouvertures des protecteurs », affirme Laurent Giraud, ingénieur à l’IRSST.

La nouvelle version du sécurimètre est d’ailleurs dotée de deux têtes pour tenir compte de cette réalité. L’une sert à mettre à l’épreuve des ouvertures de forme rectangulaire (ou fentes), l’autre, des ouvertures de forme carrée. « Il s’agit d’un choix arbitraire qui se base sur la prémisse que ces ouvertures sont les plus fréquentes dans les entreprises du Québec », explique l’expert.

D’autres avenues s’offraient à l’IRSST. Il aurait pu, par exemple, sélectionner les valeurs les plus restrictives des différentes normes existantes. Après analyse, cette option jugée trop conservatrice a été rejetée. « En principe, les utilisatrices et utilisateurs de machines savent que la présence de protecteurs autour de ces dernières signifie qu’il faut être sur ses gardes, et qu’il ne faut pas tenter d’y mettre les mains », indique-t-il.

Un peu d’histoire

Il faut savoir que deux grandes familles du sécurimètre ont été élaborées au fil des décennies. Il y a d’abord la famille dite « européenne », dont on attribue la paternité au Centre international d’informations de sécurité et de santé au travail, qui a mené des études sur les distances de sécurité à respecter avec les machines dans les années 1960.

Ces travaux ont été repris un peu partout en Europe pour finalement déboucher sur la première norme européenne de distances de sécurité en 1992. Sa particularité : il comporte des distinctions quant aux différentes formes des ouvertures des protecteurs, soit rectangulaires, carrées, circulaires ou irrégulières. Puis, cette règle a été transposée en norme ISO dans les années subséquentes. « Un raisonnement similaire s’est tenu en parallèle aux États-Unis et au Canada dès les années 1940, ce qui a mené à la création de documents nord-américains, raconte Laurent Giraud. En 1995, les données de ces documents ont été mises à jour pour tenir compte de l’évolution de la morphologie humaine, mais sans jamais s’appliquer à une autre forme d’ouverture que la rectangulaire. »

La version 2016 de la norme CSA Z432 corrige ce fait en référant sciemment à la norme ISO 13857. « Cela signifie qu’on trouve deux tableaux dans la norme : le nord-américain et celui d’origine européenne. Le raisonnement est logique : on peut très bien construire une machine au Canada et l’exporter n’importe où dans le monde, et vice versa », souligne-t-il.

Autres innovations

L’IRSST profite de cette modification pour proposer un tableau permettant de déterminer la taille des ouvertures d’un protecteur à privilégier en fonction de la distance de sécurité, lorsqu’on la connaît. « Par expérience, plusieurs erreurs se glissent dans ces calculs lorsqu’on les fait à la main. On parle après tout de résoudre une inéquation, pas une équation », indique Laurent Giraud. L’Institut a même conçu une application pour téléphone intelligent. Dès son lancement, les utilisatrices et utilisateurs sont invités à sélectionner une des normes établies. Deux options leur sont ensuite proposées : ouverture connue-distance inconnue, ou ouverture inconnue-distance connue. Au final, l’application affiche les résultats en une fraction de seconde.

Ces nouveaux outils seront fort utiles aux spécialistes de la santé et sécurité du travail, mais pas uniquement. « Les propriétaires d’entreprise devraient aussi en prendre connaissance, parce qu’ils sont responsables de leurs machines et de la sécurité de leur personnel. Il y a en outre un effort de sensibilisation à faire de ce dernier », conclut-il.

Pour en savoir plus

Télécharger : securimetre.irsst.qc.ca

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