Une fiche pratique pour réduire les vibrations mains-bras dans le secteur minier

Par KAROLANE LANDRY

10 octobre 2023

Photo : Istock

Les outils vibrants servent régulièrement dans les mines. Foreuse à béquille, clé à choc, marteau piqueur ou rectifieuse ne sont que quelques exemples d’équipements qui émettent un haut niveau de vibrations. À moyen ou long terme, ils peuvent causer des blessures aux mains ou aux bras des travailleuses et travailleurs qui les manipulent. L’IRSST a créé une fiche pratique pour aider le secteur minier à identifier et réduire les risques associés à ces outils vibrants.

Ce document découle d’une demande du conseil d’administration de l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur minier (APSM). « C’est vraiment une façon d’aider les travailleuses et travailleurs et les employeurs. En plus de donner de l’information sur l’identification des risques, la fiche renseigne sur les symptômes reliés à l’exposition aux vibrations », mentionne Isabelle Maguire, conseillère en mobilisation des connaissances à l’IRSST. Créée en collaboration avec l’APSM, la fiche vise à refléter la réalité quotidienne du milieu.

Vibration des outils et symptômes associés

« Dans le domaine des mines, tout outil manuel qui permet de faire un trou dans le roc est vibrant. Par exemple, la foreuse à béquille possède une béquille qui reprend l’essentiel des efforts, mais c’est la personne tenant l’outil dans ses mains qui récupère les vibrations », explique Laurent Giraud, ingénieur à l’IRSST.

Les poignées des outils ou les commandes des véhicules les transmettent aux mains et aux bras des personnes qui les utilisent.

Ainsi, des symptômes peuvent commencer à apparaître au fil des années, causant des problèmes de santé qui touchent les systèmes musculosquelettique, vasculaire et nerveux. Des douleurs aux mains et aux poignets, de l’arthrose, des tendinites, des problèmes de circulation sanguine (maladie des doigts blancs, ulcères, etc.), le syndrome du marteau hypothénarien ou du tunnel carpien, un engourdissement des doigts et des mains, une perte de précision et de vitesse, etc., sont des exemples des troubles susceptibles de survenir. « Les symptômes n’apparaissent pas nécessairement immédiatement après l’utilisation des outils. Il y a, bien souvent, une période de latence. Il peut y avoir de petits signes rapidement après l’exposition, mais généralement, ils surviennent après plusieurs années d’exposition », éclaircit Isabelle Maguire.

Elle ajoute que certains facteurs peuvent aggraver l’apparition de ces indices : « Le froid et la façon d’utiliser l’outil peuvent avoir une incidence. Est-ce qu’on l’utilise près ou loin de son corps ? A-t-on une bonne technique ? L’outil est-il adapté au travail ? Est-il bien entretenu ? Les travailleuses et travailleurs sont-ils formés ? Ce sont toutes des questions à poser pour analyser les risques. »

Deux parties distinctes

Avec l’accord du sous-comité vibrations mains-bras de l’APSM, l’équipe de l’IRSST a décidé de présenter la fiche en deux segments : l’un dédié à la partie employeur et l’autre aux travailleuses et travailleurs. Cependant, la gestion des risques étant paritaire, l’un ne va pas sans l’autre. « L’information qui s’y trouve bénéficie tant à l’un qu’à l’autre. Nous voulions donc mettre les deux parties dans le même document pour leur permettre de prendre connaissance de l’entièreté des renseignements liés à la gestion des risques », insiste Laurent Giraud.

La sensibilisation

Les travailleuses et travailleurs doivent être sensibilisés à l’importance de l’analyse de risque que l’employeur doit faire, de concert avec les membres du comité de santé et sécurité ainsi que de la représentante ou du représentant en santé et en sécurité. La fiche indique également les étapes à suivre pour manipuler des outils qui génèrent des vibrations :

  1. Identifier les risques et les outils vibrants.
  2. Informer la superviseure ou le superviseur des outils utilisés et des facteurs aggravants présents.
  3. Discuter avec l’employeur pour savoir quelles mesures peuvent être prises.
  4. Appliquer les mesures de prévention.
  5. S’informer des mesures de surveillance médicale de l’établissement pour dépister les atteintes potentielles à la santé.
  6. Prêter attention aux symptômes qui peuvent se manifester.

Cette partie présente également les principaux outils vibrants employés dans le secteur minier et les facteurs aggravants associés à leur utilisation.

La prise en charge des employeurs

La section dédiée aux employeurs met l’accent sur l’analyse de risque obligatoire, les moyens de prévention à instaurer et leur hiérarchie. Plus ces moyens se classent au haut de la hiérarchie, plus ils sont efficaces. « L’objectif ultime reste toujours d’éliminer le danger à la source, mais lorsque la mine est déjà en exploitation, c’est presque impossible ! Il y a donc plusieurs solutions pour réduire et contrôler les risques qui seront identifiés dans l’analyse », souligne Isabelle Maguire. Dans l’ordre, il faut d’abord s’efforcer d’éliminer les dangers à la source, puis remplacer l’outil par un autre moins vibrant, ensuite trouver des moyens techniques et administratifs permettant de réduire l’exposition, et finalement, recommander le port d’un équipement de protection individuelle.

L’employeur doit aussi s’assurer que tous les travailleuses et travailleurs ont suivi les formations requises pour utiliser des outils vibrants. Il doit également se munir du matériel adéquat pour effectuer les travaux. « Il y a des critères pour l’achat des outils. L’employeur doit les analyser, les comparer et acheter ceux qui génèrent le moins de vibrations. Certains ont des poignées confortables, adaptées à la tâche à réaliser », ajoute Isabelle Maguire.

Plusieurs moyens de prévention peuvent contribuer à réduire le même risque. Par exemple, la formation combinée à l’utilisation d’un outil adéquat, bien entretenu, doté de dispositifs antivibrations, et le port de gants antivibrations ou thermiques, permet d’assurer un travail plus sécuritaire.

L’APSM distribuera la fiche dans les mines québécoises. « C’est important que cette publication soit vivante. C’est un document de formation et de sensibilisation. Il devrait être intégré au programme de formation et être utilisé chaque fois que de nouveaux outils vibrants entrent dans la mine », conclut Isabelle Maguire.

Pour en savoir plus

Rapport : irsst.info/dt-1178

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