Le travail en atelier de réparation de vélo
Par Paul Therrien
22 avril 2025

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1 Le mécanicien doit placer le vélo électrique sur le support, à la bonne hauteur, pour y effectuer des réparations. Toutefois, le vélo dépasse le poids de 25 kg. Que devrait-il faire?
La solution :
- Laisser tomber, car de toute évidence, il n’a pas assez de force physique pour effectuer son travail. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Soulever le vélo électrique à l’aide d’un pied de travail à manivelle. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Tenir son dos bien droit et pousser plus fort avec ses jambes pour soulever le vélo. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
2 Dans cette situation, est-ce que la manipulation de la batterie lithium-ion présente un danger?
La solution :
- Oui; il y a toujours un risque avec des batteries endommagées et mal entreposées. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Non, car le vélo n’est pas en usage : la batterie est donc en mode « neutre » et elle ne présente pas un danger. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Tant que le travailleur est chaussé de souliers avec des semelles en caoutchouc, il n’y a pas de risques qu’il soit électrocuté. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
3 La présence d’une poubelle ouverte pose-t-elle problème?
La solution :
- Non; il faut laisser la poubelle ouverte afin de pouvoir y lancer les chiffons imbibés de produits chimiques au besoin. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Non, car la poubelle est en métal; cela offre suffisamment de protection, même si elle reste ouverte. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Oui, car les chiffons imbibés de solvants et d’huile présentent un risque d’incendie et d’émanations toxiques. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
4 En soulevant le vélo électrique, le travailleur s’expose à des risques de coupures, d’éraflures, etc. Porte-t-il la tenue adéquate pour effectuer un tel travail?
La solution :
- Oui; il n’existe pas de tenue précise à arborer pour ce type de tâche, il suffit de faire attention. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Non, il devrait porter une combinaison de protection qui recouvre tout son corps. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Non; il devrait porter des lunettes protectrices et des gants. De même, il est préférable qu’il porte des manches longues et des pantalons. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
5 Le mécanicien travaille d’arrache-pied pour terminer rapidement ses tâches; qu’est-ce qui cloche dans cette image?
La solution :
- L'encombrement au plancher peut entraîner des chutes. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Rien; tout est sous contrôle, tant que le mécanicien peut circuler dans l’atelier. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Rien, car le mécanicien se concentre sur son travail; il compte faire le ménage à la fin de la journée. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
Photo : Denis Bernier
Au travail, des risques sont souvent présents, y compris dans les ateliers de réparation de vélos. Pour les besoins de ce reportage, le figurant Juan Carlos a réalisé une mise au point sur un vélo électrique dont la batterie lithium-ion est endommagée. Il a accepté de nous démontrer ce qu’il ne faut pas faire lors d’une telle procédure, ainsi que les bons gestes à poser.
Pouvez-vous dire quelles erreurs ont été commises?
Les corrections
Le travail en atelier de réparation de vélo
La manutention manuelle d’objets volumineux, de format irrégulier et lourds est un facteur de risque important dans le développement des troubles musculosquelettiques (TMS). Il est important de se rappeler que le poids de l’objet est loin d’être le seul facteur qui détermine le risque de se blesser. Le contexte de la manutention, notamment la qualité de la prise, c’est-à-dire la façon dont le travailleur ou la travailleuse saisit l’objet, joue un rôle important. Étant donné que les vélos électriques sont à la fois lourds, volumineux et de format irrégulier, ceux-ci sont physiquement beaucoup plus exigeants à manipuler qu’une boîte du même poids, par exemple.
De plus, le travailleur adopte souvent des postures contraignantes lorsqu’il accroche ou décroche le vélo du support (mains éloignées du corps avec un mouvement de torsion du dos). Le cumul de facteurs de risque ergonomiques (posture contraignante et effort excessif) augmente la probabilité que des lésions surviennent. Avec la popularité grandissante des vélos électriques, il serait souhaitable que les milieux de travail s’équipent de pieds de travail à manivelle afin de permettre aux travailleurs et aux travailleuses de soulever les vélos avec peu d’efforts physiques.
Que la batterie lithium-ion endommagée se trouve au sol ou sur un vélo électrique, elle présente un risque d’explosion et d’incendie. Il y a aussi un danger de contact cutané avec l’électrolyte, ou encore d’inhalation de gaz ou de vapeur toxique. C’est pourquoi la batterie endommagée doit toujours être entreposée dans un espace bien ventilé, loin des sources d’ignition et des autres matières dangereuses.
Les chiffons imbibés de solvants et d’huile peuvent causer des émanations et représentent un risque d’incendie. En effet, le solvant pour dégraisser les pièces est inflammable, toxique et irritant. De plus, des chiffons imbibés d’huile entassés dans une poubelle ouverte comportent un risque de combustion spontanée. C’est pourquoi la poubelle métallique doit rester fermée en tout temps et être en retrait de la zone de manipulation.
Le travailleur s’expose à des blessures qui pourraient être causées par un bon nombre d’éléments : attaches autobloquantes, câbles effilochés, plateaux, freins à disque, morceaux de verre... En effet, ces contacts peuvent causer des écorchures, des coupures, des sectionnements, des cisaillements, des frottements, des abrasions, des perforations et des piqûres, des portes d’entrée pour un risque biologique comme la bactérie qui cause le tétanos, par exemple. C’est pourquoi le travailleur devrait porter des gants et des lunettes protectrices. De plus, il est préférable qu’il porte un chandail à manches longues et un pantalon.
Finalement, l’encombrement au sol présente des risques de perte d'équilibre, puisque le travailleur peut trébucher sur un objet. De plus, s’il manipule un objet volumineux comme un vélo, sa vue peut être obstruée, ce qui peut aussi le faire trébucher. Le plancher doit donc être dégagé en tout temps. Le travailleur doit pouvoir circuler librement sans avoir à se soucier de la présence d’obstacles sur le plancher.
Personnes-ressources : Pascal Rizzo, conseiller expert en ergonomie, Mohamad-Ali Daoui, chimiste et conseiller expert en prévention-inspection, et Marie-Josée Caron, conseillère experte en prévention-inspection, tous de la CNESST.
Coordination : Marie-France Roulier, conseillère en prévention-inspection à la CNESST.
Merci à Mme Carole Arseneau, directrice adjointe de l’École des métiers de l'équipement motorisé de Montréal (EMEMM), ainsi qu’à M. Sacha Bastien, enseignant, et au figurant M. Juan Carlos Lorena pour leur collaboration à la réalisation de ce reportage.