Le travail en clinique vétérinaire
Par Paul Therrien
21 janvier 2025

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1 Le chien Buddy pèse plus de 40 kg. Ariane est seule pour le soulever et le placer sur la table d’examen. S’agit-il d’une bonne pratique?
La solution :
- Elle pourrait simplement demander à Buddy de sauter par lui-même sur la table, ce qui créerait une bonne complicité avec lui. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Elle devrait demander l’aide d’un collègue pour l’aider à soulever le chien afin de réduire la charge et l’effort requis. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Oui; comme elle possède la formation nécessaire pour manipuler des animaux de cette taille, elle peut procéder seule. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
2 Puisque Buddy présente des signes d’agressivité, Ariane tente de le préparer pour son examen le plus vite possible. Que néglige-t-elle de faire pour garantir la sécurité de la manœuvre?
La solution :
- Attacher ses cheveux, mettre un masque médical, des lunettes de protection ou une visière, des gants et un sarrau à manches longues ainsi que mettre une muselière à Buddy. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Donner des friandises à Buddy afin de l’encourager à collaborer. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- S’assurer de la présence d’un autre chien tranquille sur les lieux afin de rassurer Buddy. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
3 L’intervention a lieu dans une salle où un autre chien vient d’être examiné. La pièce porte d’ailleurs des traces de dégâts et plusieurs objets y traînent encore. S’agit-il d’un véritable risque?
La solution :
- Pas vraiment; le personnel doit se concentrer sur la tâche la plus urgente, c’est-à-dire soulever Buddy et le placer sur la table pour procéder à son évaluation. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Oui; c’est pourquoi le personnel doit tout nettoyer. Il peut toutefois laisser le muffin sur la table pour éveiller la gourmandise de Buddy. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Oui. Les travailleurs doivent nettoyer la table et se débarrasser de tout ce qui peut être dangereux ou encombrant avant de procéder à l’examen de l’animal. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
4 Apeuré, Buddy a uriné au sol. On lui a enlevé sa laisse pour éviter qu’elle s’emmêle dans ses pattes. Est-il prudent de procéder tout de même à son soulèvement?
La solution :
- Oui, car le personnel est conscient de la présence d’urine et de la laisse au sol. Il n’y a donc pas de risque. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Non, car la flaque d’urine et la laisse au sol présentent des risques de chute de même niveau. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Oui, car, de toute façon, il est normal qu’une telle intervention cause des dégâts au sol. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
5 Buddy est un chien de taille moyenne. Est-il obligatoire de le placer sur une table pour effectuer son examen?
La solution :
- Non; il est parfois préférable de procéder à l’examen d’un chien de taille moyenne ou grande au niveau du sol. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Oui; c’est la meilleure façon de contrôler un chien qui peut être agressif. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Oui, mais seulement si l’on place le chien sur une table hydraulique qui le fait monter jusqu’au niveau des hanches du personnel. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
Photo : Denis Bernier
En situation d’urgence, un client se présente dans une clinique vétérinaire avec son chien qui a un comportement agressif. Le personnel doit le préparer pour un examen. Les figurants Ariane et Martin ont accepté de démontrer ce qu’il ne faut pas faire dans une telle situation.
Pouvez-vous dire quelles erreurs ont été commises?
Les corrections
Le travail en clinique vétérinaire
La situation présente un risque biologique, c’est-à-dire un risque d’être exposé à un virus, une bactérie ou un parasite et de développer une maladie transmise par l’animal. En effet, un chien apeuré qui démontre des signes d’agressivité peut tenter de mordre le personnel qui le manipule. C’est pourquoi il est primordial de lui mettre une muselière. Il convient aussi de réduire tous les risques de contact direct avec l’animal en portant les EPI (équipements de protection individuelle) adéquats, c’est-à-dire un masque médical ou de type N95 et des lunettes de protection ou une visière, des gants ainsi qu’un sarrau à manches longues. La figurante devrait aussi avoir les cheveux attachés.
La seringue souillée représente un risque chimique et biologique ainsi qu’un réel danger de contamination croisée (sang ou liquides biologiques potentiellement contaminés), puisqu’elle a servi à une intervention médicale antérieure. Pour la sécurité du personnel et de l’animal, il est essentiel de disposer immédiatement et de façon sécuritaire d’une telle seringue selon le protocole en vigueur, dans un contenant biorisque approprié. Comme la bouteille d’eau et le muffin représentent aussi un risque de contamination, la consommation d’aliments et de boissons est interdite dans la salle d’examen. De même, les dégâts au sol doivent tout de suite être nettoyés et les objets encombrants, comme la laisse, doivent être enlevés afin de réduire les risques de chute de même niveau.
Puisque le chien dont il est question ici est lourd, il convient tout d’abord d’utiliser un équipement adapté, comme une table d’examen hydraulique, pour le soulever. S’il n’y a pas de tel équipement à la disposition du personnel, un soulèvement à deux personnes permet de réduire le risque lié à l’effort excessif et aux postures contraignantes. Toutefois, pour y parvenir, le duo doit utiliser une méthode de travail sécuritaire, en se positionnant près de l’animal, en plaçant leurs bras pour une prise ferme et en utilisant tout leur corps pour assurer la stabilité du mouvement de soulèvement. Cela permet au personnel de la clinique vétérinaire de maintenir son équilibre lors de la manœuvre et de créer une base solide pour soulever le chien, qui pourrait bouger de manière inattendue.
Finalement, il n’est pas obligatoire d’examiner l’animal sur une table. Il arrive que les plus gros chiens soient examinés au sol. Toutefois, le fait d’avoir accès à une table hydraulique permet au personnel de procéder de façon efficace et sécuritaire au levage de l’animal lorsque la situation l’exige. En effet, on peut alors guider le chien sur la table, qui est au niveau du sol, et l’élever mécaniquement jusqu’au niveau désiré, tout en le maintenant en place.
Personne-ressource : Maxime Archambault de la CNESST
Coordination : Marie-France Roulier, Direction générale des partenariats, des compétences et du conseil stratégique de la CNESST
Nous remercions la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal, Julie Dufour, conseillère en communication au CHUV, Yves Rossignol, conseiller en prévention au Campus de Saint-Hyacinthe, Alexis Brien-Breton, conseiller en prévention et ergonomie de l’Université de Montréal ainsi qu’Ariane Dozois, Martin Viens, Vanessa Levesque Désy et Samantha Patterson pour leur précieuse collaboration.