Santé et sécurité au cœur de la gestion des matières résiduelles – défis, perspectives et pratiques
Par Lina Benqassmi
7 janvier 2025
Illustration : Marc-Antoine Sicotte
Retour sur le colloque de l’IRSST : une réflexion collective sur l’avenir des matières résiduelle
Le colloque annuel de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), tenu le 28 novembre dernier, a marqué un moment fort pour l’organisation. En plus de souligner son 44ᵉ anniversaire, cette rencontre signalait un retour attendu en présentiel après cinq années d’absence. Cette journée d’échanges a permis de brosser un portrait des réalités du secteur des matières résiduelles et de réfléchir aux moyens de garantir des milieux de travail plus sains et sécuritaires. Le ministre du Travail, M. Jean Boulet, a donné le coup d’envoi du colloque et salué les efforts conjoints de la CNESST et de l’IRSST. Ont suivi des allocutions inspirantes de la présidente du conseil d’administration de la CNESST et de l’IRSST, Mme Louise Otis, et de la présidente-directrice générale de la CNESST, Mme Anouk Gagné, mettant en lumière l’importance de la concertation pour faire avancer la prévention et la santé au travail.
Une exploration des enjeux et des défis
La complexité des risques auxquels sont exposées les travailleuses et travailleurs du secteur des matières résiduelles fut au cœur des discussions. Qu’ils soient biologiques, chimiques ou liés à des aspects ergonomiques, ces risques exigent une compréhension fine et une adaptation constante des pratiques. Comme l’a souligné Lyne Sauvageau, présidente-directrice générale de l’IRSST, « malgré des connaissances bien établies, leur mise en application reste un défi ». Cette journée a notamment permis de souligner l’importance d’harmoniser les réglementations pour que santé, sécurité et protection de l’environnement puissent se renforcer mutuellement.
Les conférencières et conférenciers, issus d’horizons variés, ont exploré une diversité de sujets reflétant la complexité de cette question. Parmi les thèmes abordés, notons l’importance de systèmes de filtration et de ventilation performants pour réduire les risques d’exposition aux contaminants chimiques et biologiques, la prévention des dangers liés au tri des déchets et la conception de produits plus durables. Les enjeux liés à la communications et à la précarité des travailleuses et travailleurs immigrants ont aussi été présentés.
Une table ronde riche en enseignements
La table ronde a constitué un des points d’orgue de la journée. Les participantes et participants ont pu échanger sur des problématiques concrètes et partager des pratiques inspirantes issues du travail sur le terrain. Des voix du public ont rappelé que certaines organisations du secteur font preuve d’exemplarité dans leur manière de protéger et de valoriser leurs équipes, autant de témoignages démontrant qu’un engagement sincère peut conduire à des résultats probants.
En parallèle, des discussions ont porté sur des questions plus stratégiques, telles que la sensibilisation et l’éducation comme outils clés pour encourager des comportements responsables, ou encore les moyens d’améliorer la diffusion des connaissances scientifiques pour maximiser leurs retombées.
Vers un avenir plus sécuritaire
Ce colloque a permis de souligner la nécessité d’actions collectives renforcées. Il a rappelé que, si les défis restent nombreux, il existe des solutions, lesquelles doivent être plus largement appliquées. Le partage d’idées et d’expériences, combiné à un dialogue ouvert entre les professionnelles et professionnels du secteur, offre des perspectives prometteuses pour bâtir des milieux de travail plus sécuritaires et équitables.
En clôturant cet événement, Lyne Sauvageau a exprimé une vision forte : « Ce n’est qu’en alliant nos forces et en passant des idées aux actions que nous pourrons relever les défis du secteur et bâtir des environnements de travail durables et respectueux pour toutes et tous. »