Les produits inflammables
Par Gabrielle Fallu
7 mai 2024
? Cliquez sur les chiffres apparaissant sur la photo et trouvez la solution pour chaque erreur.
1 Noël coupe un baril vide, muni d’un couvercle, qui contenait de l’acétone (un produit inflammable) et qui n’a pas été nettoyé. Est-ce judicieux de le faire sans prendre des précautions supplémentaires?
La solution :
- Si aucune odeur ne se dégage du baril, aucune précaution supplémentaire n’est nécessaire. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Avant tout travail de soudage, de coupage ou de chauffage, il faut bien nettoyer les récipients qui ont déjà contenu des matières combustibles ou susceptibles de dégager des vapeurs toxiques. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Porter des gants de protection et des lunettes de sécurité protège le travailleur des risques auxquels il est exposé dans une telle situation. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
2 Geneviève effectue des travaux à chaud avec un chalumeau à proximité d’un contenant d’acétone ouvert et d’un baril vide. Est-ce prudent?
La solution :
- Les travaux à chaud et susceptibles d’être des sources d’ignition ne devraient pas être réalisés à proximité de vapeurs inflammables en raison du risque d’incendie et d’explosion qu’ils entraînent. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- On ne devrait pas retrouver un contenant d’acétone sur le plan de travail, encore moins s’il est ouvert. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Toutes ces réponses sont bonnes. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
3 Le travailleur qui effectue le coupage du baril contenant des vapeurs inflammables devrait-il utiliser un système de ventilation sur place pendant sa tâche?
La solution :
- Il n’est pas nécessaire de recourir à un système de ventilation : ouvrir une porte ou une fenêtre suffit. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Le travailleur ne doit ventiler l’espace que s’il se sent étourdi. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Il est essentiel de ventiler l’espace restant et d’évacuer l’air contaminé par les fumées et les vapeurs à l’aide d’un dispositif adéquat. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
4 Seul le nom du produit est inscrit sur le contenant d’acétone. Est-ce suffisant ?
La solution :
- Le contenant d’acétone doit être étiqueté conformément au système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT). Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Les travailleurs connaissent habituellement les différents produits qu’ils utilisent; il n’est donc pas nécessaire d’en écrire davantage. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Si le nombre de litres ou de millilitres est inscrit sur le contenant, son étiquetage est conforme. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
5 Le lieu de travail est encombré. Est-ce une pratique sécuritaire ?
La solution :
- L’encombrement est surtout désagréable pour les travailleurs, mais il ne représente pas de risque en tant que tel. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Cela dépend des objets; les plus gros devraient être enlevés, mais les plus petits ne causent généralement pas de problème. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- L’espace de travail doit être propre et bien rangé afin de réduire au maximum le risque de chute de même niveau. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
6 Geneviève et Noël portent des vêtements de tous les jours. Les équipements de protection individuelle (EPI) sont-ils exigés lors de ce type de travail ?
La solution :
- Les travailleurs devraient porter des vêtements conçus pour le soudage, qui couvrent le cou, les bras et les jambes. Ils devraient aussi porter des gants de protection, des lunettes de sécurité, une visière de protection et des souliers de sécurité. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Des protecteurs auditifs devraient également être portés. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Toutes ces réponses sont bonnes. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
Photo : Denis Bernier
Dans un atelier, un travailleur s’affaire à couper un baril en métal. Même si la tâche qu’il effectue semble sécuritaire, la situation présente différents risques pour la santé et la sécurité. Les figurants Geneviève et Noël ont commis volontairement de nombreuses erreurs dans cette mise en situation.
Pouvez-vous dire quelles erreurs ont été commises?
Les corrections
Les produits inflammables
Avant d’effectuer des travaux de soudage, de coupage ou de chauffage sur un récipient, il faut, selon l’article 318 du Règlement sur la santé et la sécurité au travail (RSST), s’assurer que ce récipient n’a pas déjà contenu des matières combustibles ou susceptibles de dégager des vapeurs toxiques ou inflammables sous l’effet de la chaleur.
Si le récipient a déjà contenu de telles matières, aucun travail de soudage, de coupage ou de chauffage ne peut être effectué sur le récipient avant que celui-ci soit bien nettoyé afin d’y éliminer toute matière combustible ou susceptible de dégager des vapeurs toxiques ou inflammables sous l’effet de la chaleur. Notons que des règles, comme la norme AWS F4.1 :2007, existent concernant ces opérations de nettoyage. De plus, pour s’assurer de réduire le risque d’incendie et d’explosion généré par la présence de gaz inflammables après le nettoyage, remplir le baril d’eau jusqu’à quelques centimètres du point où est effectuée l’opération de coupage est une option possible. Il est aussi essentiel d’avoir un dispositif adéquat pour ventiler l’espace restant et ainsi évacuer l’air contaminé par les fumées et les vapeurs.
De bonnes méthodes de travail sont aussi une composante importante d’un travail sécuritaire. Ainsi, lors d’une activité effectuée sur un baril monté sur un support roulant, l’utilisation de cales permettra d’éviter le déplacement du baril qui pourrait générer un grave accident.
Les travaux à chaud et les travaux susceptibles d’être des sources d’ignition réalisés à proximité de vapeurs inflammables comportent un risque d’incendie et d’explosion et ne sont pas permis à moins que des mesures de sécurité soient prises. La meilleure stratégie pour minimiser ce risque est d’éviter d’effectuer ce type de travaux en présence de matières inflammables.
On ne devrait pas retrouver un contenant d’acétone sur le plan de travail, et encore moins s’il est ouvert. Le contenant d’acétone doit donc être fermé et éloigné du poste de travail. Il doit être étiqueté conformément au système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT). Si le contenant ne porte pas l’étiquette du fournisseur, l’étiquette du lieu de travail doit la remplacer, à moins que le travailleur utilise le produit exclusivement et complètement durant le quart de travail au cours duquel il l’a transvidé.
De plus, l’espace de travail doit être propre et bien rangé afin de réduire au maximum les risques d’accident du travail liés à l’encombrement des lieux. En effet, lorsqu’une zone de travail est grandement encombrée, le risque de chute de même niveau augmente de manière importante. Ces chutes peuvent causer notamment des entorses, des foulures et des fractures. Il faut donc enlever les produits et les matériaux qui jonchent le sol ou qui encombrent le plan de travail.
En outre, les travailleurs n’utilisent aucun équipement de protection individuelle (EPI), bien qu’ils exécutent des tâches qui peuvent causer des flammèches. Ils doivent porter des vêtements qui sont conçus pour le soudage et qui couvrent le cou, les bras jusqu’aux poignets et les jambes jusqu’aux chevilles, des gants de protection, des lunettes de sécurité, une visière de protection et des souliers de sécurité. De plus, d’autres EPI, comme des protecteurs auditifs, devraient également être portés. Le guide intitulé Les vêtements de protection appropriés aux travaux de soudage et de techniques connexes informe sur les EPI adéquats lorsqu’on effectue des travaux à chaud ou qui peuvent être des sources d’ignition.
Nous remercions Nathalie Desgagné, chimiste, M. Sc., CIH, de l’École de technologie supérieure, ainsi que Geneviève Gamelin et Noël Giguère, figurants, pour leur collaboration à la réalisation de ce reportage.
Personne-ressource : Mohamad-Ali Daoui, conseiller expert en prévention-inspection, Laura Teresa Chaparro Leal et Guylaine Laperrière, conseillères expertes en prévention-inspection, tous de la CNESST
Coordination : Sylvie Gascon, Direction générale de la gouvernance et du conseil stratégique à la CNESST