Le travail en milieu policier
Par Paul Therrien
5 août 2025

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1 La policière tente de maîtriser le détenu physiquement. Quels éléments peuvent présenter un risque ergonomique pour elle?
La solution :
- Sa posture, qui favorise le déséquilibre, et l’effort soudain qui en découle. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Sa veste pare-balle, qui n’est pas à sa taille, et son ceinturon, porté de manière inadéquate. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Toutes ces réponses. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
2 Manifestement agité et violent, le détenu a craché dans la direction de la policière. Comment aurait-elle pu se protéger efficacement et accroître sa vigilance contre ce risque biologique?
La solution :
- En portant un casque avec visière sur la tête et un sarrau par-dessus son uniforme. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- En portant des gants de nitrile et en plaçant un masque chirurgical sur la bouche et le nez du détenu. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Elle n’avait rien de spécial à faire, car il est important qu’elle développe une immunité contre les microorganismes dans l’air. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
3 Alors qu’elle tente de diriger le détenu vers la cellule, la policière risque de trébucher sur plusieurs éléments. Combien, exactement?
La solution :
- Deux Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Trois Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Quatre Bonne réponse! Mauvaise réponse!
4 Quelles mesures aurait dû prendre la policière afin de réduire les risques de violence à son égard dans cette situation?
La solution :
- S’assurer que la pièce ne contient pas d’objets, comme l’agrafeuse, qui pourraient servir d’arme potentielle, et avoir les cheveux attachés et remontés. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Placer sa main sur la tête du détenu, le tourner en direction de la cellule et le menotter derrière le dos. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Toutes ces réponses. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
5 Exposée à une situation de violence, la policière fait face à un événement potentiellement traumatique. Quelles mesures peut-elle prendre pour gérer ce type d’interaction avec un détenu agité?
La solution :
- Participer à des séances d’échanges avec des collègues et des gestionnaires sur ses préoccupations liées à la santé psychologique. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Effectuer des recherches sur les meilleures méthodes d’arts martiaux pour se défendre contre un adversaire. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Demander à son employeur de lui fournir le plus récent modèle de pistolet à impulsion électrique. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
Photo : Denis Bernier
Dans un poste de quartier, une policière dirige un détenu vers la cellule. Ce dernier a été mis en arrestation quelques minutes plus tôt lors d’une intervention sur le terrain. Alors que le détenu se désorganise et devient violent, la policière tente de le maitriser, mais celui-ci essaie de la frapper. Les figurants Valérie et Charles ont accepté de démontrer ce qu’il ne faut pas faire dans une telle situation. Saurez-vous reconnaître les erreurs qu’ils ont volontairement commises?
Pouvez-vous dire quelles erreurs ont été commises?
Les corrections
Le travail en milieu policier
Les policiers patrouilleurs peuvent être appelés à intervenir dans de nombreux milieux et à effectuer une variété de tâches qui mettent leur santé et leur sécurité au travail (SST) à risque. Les altercations liées à ce type d’emploi peuvent conduire à des accidents du travail tels que des chutes, des glissades et des troubles musculosquelettiques, en plus du stress post-traumatique.
Tout d’abord, lors de l’altercation avec le prévenu, la policière adopte une posture contraignante et elle est susceptible de déployer des efforts excessifs en tentant de le maîtriser physiquement, ce qui constitue un risque ergonomique. De plus, la veste pare-balle trop grande et le ceinturon mal ajusté risquent de limiter la policière dans ses mouvements, en plus de créer des points de pression inutiles. En s’assurant de porter de l’équipement de la bonne taille et bien ajusté ainsi qu’un ceinturon correctement positionné, la policière contribue à augmenter son confort et donc à réduire les risques.
Ensuite, l’exposition à des sécrétions respiratoires et à des crachats est un risque biologique. En effet, le contact direct avec une personne infectée, le contact indirect via un objet et la transmission d’un microorganisme par voie aérienne constituent un risque de contamination. C’est pourquoi, dans ce scénario, la policière doit placer un masque chirurgical sur le visage du détenu et le toucher avec des mains gantées.
De plus, le plancher est encombré par des objets comme le sac derrière la policière, la pochette près de son pied droit et la chaise devant l’entrée de la cellule. Notons également que les lacets de sa botte sont détachés. Ces quatre objets sont tous à risque de provoquer des déséquilibres pouvant causer des efforts soudains et des chutes de même niveau. En tout temps, en milieu de travail, le sol et les voies de circulation doivent être exempts d’objets pouvant faire trébucher les personnes.
Pour réduire les risques de violence en milieu de travail à son égard, la policière peut s’assurer d’avoir les cheveux attachés et remontés, placer la main sur la tête du détenu, le tourner en direction de la cellule, le menotter derrière le dos et s’assurer au préalable que la pièce ne contient pas d’objets comme l’agrafeuse non fixée, que le détenu pourrait utiliser comme projectile.
Finalement, il est important que la policière puisse s’exprimer, dans une atmosphère calme et propice à la discussion, sur les risques psychosociaux liés à sa profession et sur ce qu’elle vient de vivre. Ces rencontres entre travailleuses, travailleurs et gestionnaires permettent de réduire les risques de subir les contrecoups de la violence et de l’exposition à des événements potentiellement traumatiques dans le cadre de leurs fonctions.
Personnes-ressources : Serge Goupil (risques biologiques), conseiller expert en prévention-inspection, Adeline Valois-Desjardins et Marie-Claude Duford, conseillères expertes en ergonomie, Claudie Archambault-Therrien (risques psychosociaux), conseillère experte en prévention-inspection ainsi que Paul Bélanger, inspecteur-expert sécurité publique, tous de la CNESST.
Coordination : Marie-France Roulier, Direction générale des partenariats, des compétences et du conseil stratégique à la CNESST
Merci à M. Paul Chablo, coordonnateur au collège John Abbott, à Mme Debbie Cribb, responsable des communications, à Mme Geneviève Raymond, enseignante et responsable SST, ainsi qu’aux figurants Valérie, Charles et Vithushan, pour leur collaboration à la réalisation de ce reportage.